Bluesiness, où l'art de vivre à la caribéenne.

J'étais ici...

En y réfléchissant bien, je suis une personne privilégiée dans presque tout, je n'ai donc aucune raison de me plaindre. Il me faudrait plus d'argent? Évidemment! Il me faudrait plus de temps? Une certitude! Comme je ne possède ni l'un ni l'autre il me faut composer avec ce qui est à ma portée et c'est ce que je fais de jour en jour. 

Aujourd'hui je me trouve particulièrement fortunée dans la certitude que mon quotidien ne ressemble en rien à celui qui me fait le plus peur: je vis ma vie au jour le jour sans prétendre changer le monde et sans me faire croire que je suis irremplaçable. C'est tout simplement merveilleux. Je n'ai pas des tonnes de responsabilités qui m'étoufferaient si je laissais aller à croire en ma toute puissance illusoire.

Fort heureusement, je suis une femme et je peux profiter de ma légèreté comme bon me semble. Et c'est un délice indescriptible! J'ai même cru, en me forçant un peu, que je n'avais aucune instruction, aucune profession et que j'errais dans la vie telle une tourterelle, qui n'est en somme qu'un joli moineau sans cervelle. Ça n'a pas duré bien longtemps mais çà m'a satisfait assez pour que j'en garde d'excellents souvenirs.

Avec ces certitudes bien ancrées dans ma routine du jour, j'ai décidé d'aller prendre un peu l'air. Un petit tour du côté de Grand-Case pour attraper le catamaran Winner-Touch au coin du Calmos Café et me voici partie pour une nouvelle aventure qui me conduira au bout du monde sur des plages immaculées en plein coeur de la mer des Caraïbes.

Petit interlude concernant l'un des deux centres de ma vie: mon fils.

Le petit n'était pas trop chaud pour partir ainsi, il m'a fallut palabres et force de persuasion pour qu'il se décide à accompagner sa vagabonde de mère. Il a quand même goûté les plaisirs de cette journée peu ordinaire comme en témoignent les clichés qui suivent.

Zoom avant: ce que nous allons découvrir.

Ce qui est triste dans la vie c'est qu'il n'y a pas de justice. Nous ne sommes pas égaux comme on voudrait nous le faire croire. Nous n'avons pas les mêmes chances ni les mêmes tentations et encore moins les mêmes faiblesses. 

Il en est de même pour le cerveau. Il y a ceux qui aiment lire une histoire en ne sachant pas ce qui va arriver, qui se laissent envahir par le déroulement et qui ne se posent pas de question.

Et puis il y a ceux qui aiment savoir à quoi s'attendre et qui lisent la dernière page en premier afin de situer exactement le comment du pourquoi. Pour ceux-ci, voici où nous allons...

Décidément, il n'y a pas de justice: ici tout est bleu et sable, d'un calme et d'une lenteur outre-mer et d'une chaleur gentiment arrosée d'un vent frais soufflé par les grâces des sirènes créoles.

Départ de Grand-Case.

Premier stop et dernier arrêt terrestre. Grand-Case, petit village touristique sur le versant Caraïbe de l'île de Saint-Martin. Un café pas comme les autres, haut en couleurs, où l'on prend ses breuvages les pieds dans le sable, assis sur l'une de ces chaises face à la mer. Soudainement on n'est plus tout à fait là, plus tout à fait soi-même, et de toutes façons il n'est que 7:00 du matin alors on ne peut pas être tout à fait comme d'habitude.

Vue du Calmos Café

Est-ce moi qui le regarde ou est-ce lui qui me dévisage?

Une soudaine envie de faire connaissance avec cet étranger qui me matte de loin...pas le temps, c'est dommage, j'aime son allure, sa prestance, ce petit rien qui me raconte une aventure. 

Il ne lui manque que les ailes pour qu'il attire fatalement mon attention.

Calmos Café

7:00 du matin est l'heure où les couleurs de cet endroit prennent toutes leur puissance. 

J'ai une heure devant moi, j'en profite pour me dire à quel point je suis bien...

Le catamaran arrive à 8:00, il prendra ses passagers puis partira sans laisser de trace, c'est ainsi la navigation à la voile. Alors il me reste une heure de rien, de pas de mouvement, de pas de son, de pas de stress, de pas même de moi. 

Je n'ai que les couleurs qui m'entourent pour me rappeler que je suis éveillée.

On est au calme chez Calmos Café.

Palmier photogénique, ciel et mer bleus, parasols passionnés de visites diurnes et nocturnes, et ces chaises de plage qui ont accueillies des myriades de popotins venant de partout dans le monde.

C'est pourtant bien vrai que le paradis existe et il est multicolore, tout comme la population de l'île.

Non loin de là quelques aigrettes blanches pêchent leur petit déjeuner.

Un petit crabe nous salue au passage. 

Soit qu'il nous souhaite un bon voyage, soit il nous insulte parce qu'on passe sur son territoire de chasse. 

Qui peut déchiffrer la gestuelle comique et raide du crabe à 7:00 du matin?

Le ponton

Le Winner-Touch

Il arrive de nulle part mais ne passe pas inaperçu. 

Gigantesque, le plus grand catamaran des environs, il fait son entrée silencieuse sur la plage. 

Inquiétant de le voir arriver si rapidement. 

Angoissant de le rencontrer après l'avoir tant attendu!

Il sera mon île pendant quelques heures que durera le voyage d'aller vers cet autre nulle part.

Je l'aime déjà!

Catamaran de plus de 80 pieds, cet immense ile flottante offre tout le confort possible: pont où l'on peut se dorer au soleil, abris pour les frileux, salle d'eau, cuisine, jeux d'eau (masques de plongée, palmes et tubas, canoë, nouilles pour ne pas couler), un bar ouvert durant tout le voyage, un repas de midi digne d'un resto de 4 étoiles avec appéritifs, entrées, cochon de lait sur la broche et ses accompagnements, vin et dessert le tout préparé par.un équipage compétent et accueillant.
Il faut un passeport valide au départ de Saint-Martin.
La balade varie entre une heure et demi et deux dépendent de point de départ. Pour ma croisière nous allions à l'île Prickly Pear, un bout de terre de 100mètres du nord au sud et de 50 mètres de l'est à l'ouest, à peine perceptible sur une carte: LAT: N17 degrees 10'27; LONG: W61 degrés 47'55. environ à 650 mètres au nord de Antigua.

Salle des repas, à l'extérieur comme il se doit...pouvant accueillir une vingtaine de personnes assises à table pour le repas.

Repos sur le pont, RAS...

Un autre moyen de transport fait son apparition dans le ciel. Pas cette fois-ci!

Laissant derrière moi la terre ferme alors qu'un brin de nostalgie me submerge...où vis-je, où vais-je?

BLUESINESS

Encore du bleu...beaucoup de bleu, tellement que le Bluesiness me prend.

Bluesiness 1

Bluesiness 2

Bluesiness 3

Bluesiness 4

Bluesiness 5

Bluesiness 6

Bluesiness 7

Bluesiness 8

Bluesiness 9

Après-midi passé à se laisser dorloter par la mer, le sable blanc et le Bluesiness, le retour n'a pas été facile.

Au retour, je me dis que je n'ai vraiment pas à me plaindre. Sauf peut-être que la journée fut trop courte, sauf qu'il faut bien revenir pour mieux repartir, et que l'aventure m'appelle toujours autant...dure de rassasier une âme vagabonde comme la mienne ;-)

Merci de votre visite, laissez un commentaire si le reportage pour a plu, si vous avez aimé les photos, si vous aussi vous avez le vagabondage inscrit dans vos gènes....